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KrasnyZmeya's avatar

[FANFIC] Chapitre 2

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(la nana sur le côté n'est autre que ma soeur, private joke familial tmtc)



Chapitre 2

 
    Qui plus est, à force de poireauter, le bouquet commençait sérieusement à ne plus ressembler à rien.

S'approchant de la porte suivante, priant intérieurement pour qu'ils ne déboulent pas à nouveau dans une chambre appartenant à quelqu'un d'autre (certaine qu'elle aurait deux mots à dire à ce médecin si ça s'avérait être le cas), elle fut coupée dans son élan par une exclamation de surprise, ou de soulagement. Difficile à dire.

- Ah ! Ana, enfin ! Je devenais folle, moi, à force de tourner en rond ! s'exclama la nouvelle venue, qui n'était autre que Rosalya.

Notre protagoniste principale ne put s'empêcher de noter dans un recoin de son esprit que la dite Rosalya avait visiblement pris le temps de s'apprêter comme à son habitude. Arborant un maquillage "on fleek" comme dirait Alexy, ainsi que l'une de ses tenues préférées.

Ce fut ce moment que choisit  la petite voix de la modération au fond d'elle pour se permettre de la sermonner joyeusement pour oser juger les choix de quelqu'un d'autre. La réprimandant en avançant que chacun avait le droit de gérer la situation comme il le souhaitait et que la jeune femme à la spectaculaire chevelure blanche -qui lui descendait largement en-dessous des fesses-  avait sûrement eu besoin de se préparer ainsi pour affronter la journée et soutenir son petit-ami.

Elle ne put cependant retenir la graine de jalousie qui avait germé en elle. Et ce, quand bien même ses réflexions aillent à l'opposé de ses convictions.

Tous ses séjours dans des hôpitaux s'étaient irrémédiablement soldés de la même manière : elle ressemblait à Cendrillon, dans des blouses trop grandes et ouvertes à l'arrière, le visage bouffi, les cheveux sales (parce que visiblement aucune infirmière n'avait le temps de laver les cheveux d'une gamine là depuis dix jours et que ça pouvait bien attendre encore un peu).

Et voilà que la splendide Rosalya rayonnait de beauté dans ce milieu synonyme de cauchemar pour la rousse, laissant presque sur son passage une traînée de pétales de roses. Oui, parce qu'en plus d'être jolie et naturel dans des fringues appartenant à une autre époque, elle sentait bon. C'était injuste.

Espérant sincèrement ne pas finir comme les dernières fois, désirant tout sauf se retrouver dans cet état devant ses amis. Ana fit de son mieux pour ne rien montrer, certes, elle n'appréciait pas Rosalya plus que ça, mais elles étaient tout de même considérées comme étant "amies".

Camarades plutôt.

Connaissances ?

Faisant partie du même cercle d'amis. Voilà, c'était plutôt ça.


Alors que tout le monde semblait adorer la jeune femme, Ana n'avait jamais vraiment réussi à créer un quelconque lien, mais ce n'était pas non plus comme si elle s'était acharnée à la tâche. Sans se soucier des formules de politesse, comme le "salut" habituel, elle se rapprocha rapidement ; les sourcils baissés et l'air de chien battu de la propriétaire de la chevelure de sirène, ne lui disaient rien qui vaille.

- Comment va-t-il ?!

- Il s'est pris une voiture sur la tête, comment est-ce que tu crois qu'il va. railla Castiel qui semblait être enfin revenu d'entre les morts.

- Ta gueule. fut la seule réponse que lui donna Ana, pas d'humeur à rentrer dans son jeu, sans quitter des yeux Rosalya.

- Laisse-moi passer, je vais le voir. dit-il tout simplement, sans même s'offusquer de la réponse de sa petite amie, comme si tout ce qu'elle pouvait bien aboyer lui était passé au-dessus de la tête.

- Non, allons en parler ailleurs. J'ai besoin de me poser. souffla Rosalya, qui était presque sur le point de se faire pousser une truffe tant son air de chiot abandonné sur un aire d'autoroute était réussi. De toute façon, on ne peut pas entrer dans la chambre pour le moment. finit-elle, d'une voix exténuée.

- Comment ça, on ne peut pas entrer ? dirent d'une même voix Ana et Castiel, visiblement synchrones pour la première fois aujourd'hui.

Rosalya leur expliqua sans les laisser argumenter que le frère de Lysandre, Leigh, ainsi que leur mère étaient déjà à son chevet et qu'il n'était pas nécessaire de l'envahir plus que ça, la chambre n'étant pas très spacieuse selon ses dires. Ana se retint d'ajouter qu'au moins, il avait une chambre pour lui tout seul, mais elle réalisa bien vite que c'était uniquement par pur plaisir de contredire Rosalya, et que là, tout de suite, ce n'était absolument pas nécessaire.
Castiel fit bien entendu un cirque, ce qui cette fois-ci était plus ou moins compréhensible, après le temps qu'ils avaient mis à trouver cette satanée chambre, on leur en refusait l'accès, c'était rageant. Rosalya se montra malgré tout intraitable. Les deux rouquins se trouvèrent alors à nouveau sur la même longueur d'ondes sans le savoir, lorsqu'ils pensèrent tous deux, en même temps, que cette nana était particulièrement irritante à leur dire ce qui était le mieux pour LEUR Lysandre.

- Venez, on va s'asseoir à la cafète'. En plus, j'ai besoin de sucre. enchaîna la caucasienne.

Ana et Castiel restèrent silencieux avec difficulté, se fichant pas mal, l'un comme l'autre, de savoir si Rosalya était plus croissant au beurre ou pain au chocolat (n.d.a: dans ce texte le mot chocolatine est banni). Castiel retint difficilement un aboiement et sa petite amie put deviner aisément qu'il s'imaginait en train d'enfoncer un énorme morceau de sucre dans l'œsophage de l'étudiante en face d'eux.

Ils firent donc le chemin inverse, reprenant l'ascenseur, repassant devant l'accueil sous l'œil acéré de l'infirmière aux rides expressives (Ana en aurait mis sa main à couper que cette nana était plus chat que chien et que c'était sûrement la raison de cette haine viscérale entre elle et Castiel) et ils finirent par s'installer à l'une des rares tables vides du réfectoire.

- Bon… Par où commencer… se lança Rosalya, avant de fermer les yeux et de faire mine de se concentrer, ce qui permit à Ana de laisser son regard glisser jusqu'au sommet du crâne de la jeune femme. Elle avait toujours trouvé la raie de ses cheveux très étrange. Alexy avait même soumis l'hypothèse que cette chevelure si invraisemblable était juste une perruque très bien faite. Mais il y avait plus urgent que ces histoires de cheveux.

- BON T'ACCOUCHES ! gronda Castiel, avant de pousser un autre gargouillement de douleur, il venait de se prendre le talon d'Ana sur le pied. Cette dernière le fusilla du regard, insupportant particulièrement qu'on se permette d'hurler dans un hôpital, surtout lorsqu'on était en bonne santé. Lui faisant comprendre d'un regard qu'il avait plutôt intérêt à baisser le ton, sinon il allait très vite avoir une vraie bonne raison de crier, elle se tourna à nouveau vers Rosalya qui semblait mettre une éternité à se concentrer.

- Après la collision avec ce chauffard, dont, soit dit en passant, personne n'a de nouvelles…

- Ce fils de rat, si j'le tenais ! jura le rouquin en levant le poing en l'air.

- Hm, suite à ça… Lysandre a eu ce que les médecins ont appelé un traumatisme crânien. Il se trouve entre le risque faible et modéré. Au départ, on pensait que ça allait, il a émergé assez vite après le choc, sonné mais conscient.

- Tu veux dire… sur la chaussée, il était conscient ? Mais… La rouquine au visage parsemé de tâches de rousseur fut surprise par cette information, ayant été persuadée que son ami avait perdu connaissance, surtout en voyant son expression presque apaisée alors qu'il était étendu sur le pavé. Elle déglutit et chassa cette image redondante de son esprit pour écouter la suite.

- Oui… Qui plus est, son père est très malade, c'est compliqué en ce moment, alors si on ajoute à ça l'état d'anxiété dans lequel il était, la surcharge émotionnelle…

Les deux rouquins échangèrent un regard, aucun d'entre eux n'était au courant pour la maladie du père de Lysandre. En y réfléchissant, ce n'était pas très étonnant, cet homme semblait vraiment très âgé et quand bien même ça n'adoucissait en rien la situation, elle ne put s'empêcher de se mordre la lèvre à l'idée que Lysandre ait gardé ça pour lui.

- Ca fait longtemps ? osa-t-elle demander tout en se triturant les mains nerveusement.

- Ca va faire plusieurs semaines qu'ils sont au courant, oui. Du coup, les médecins pensent que tous ces chocs, physiques et mentaux ont provoqué…

- Bon Rosa, tu vas arrêter de tourner autour du pot ! Balance le son, merde. cracha le duo infernal, Castiel ayant tout de même baissé le ton de sa voix, sûrement de peur de se retrouver avec un autre orteil écrabouillé.

- Il… Il a perdu la mémoire. Du… Du moins en partie.

- Hein ? fut la seule réponse que parvint à articuler Ana.

Elle s'était penchée en avant, dans une vaine tentative pour faire "accoucher" la lycéenne un peu plus vite et se retrouvait désormais dans une position assez cocasse, les yeux écarquillés, la bouche entrouverte et complètement avachie sur la table.

- Qu'est-ce que c'est que cette merde ?! On est pas dans une série télé, comment ça s'peut un truc pareil ?! Il a perdu quoi exactement ?!

Castiel s'était relevé sur sa chaise d'un air complètement effaré, oscillant entre "elle se paye ma tête" et "je vais me réveiller de ce cauchemar".

- Mais je dis la vérité ! C'est horrible, mais… c'est vrai… C'est… elle souffla un bon coup et essuya une larme fictive au coin de son œil, comme pour prévenir tout risque d'écoulement de mascara -l'Alexy qui sommeillait en Ana lui fit remarquer que si elle avait été un minimum sensée elle aurait mis du waterproof-. Mais ça fera sûrement du bien à Lysandre de vous voir tous les deux, après tout, vous êtes parmi ses plus proches amis.

Ana tiqua légèrement mais n'en montra rien, elle finit par demander d'un ton plus sec de quoi son ami se souvenait exactement, parce qu'entre amnésie avec désorientation temporo-spatiale, amnésie temporaire rétrograde, amnésie post-traumatique, amnésie globale transitoire et amnésie psychogène, il y avait comme une différence. Elle fut sur le point de le lui expliquer avec ces mots-là et tout le sass dont elle était capable lorsqu'elle se rappela de justesse qu'elle n'avait jamais réussi à dire "désorientation temporo-spatiale" sans bredouiller et que ça risquait franchement de la faire perdre en crédibilité si elle se mettait à bafouiller.

- Je ne sais pas trop en fait… On s'est à peine parlé ce matin. Il avait l'air content de me voir.

- Cool pour toi. siffla la rouquine, tout en retenant un "comme tout le monde, tout le temps, on dirait" que Castiel ne se retint pas de gronder, lui. Rosalya ne releva cependant pas la remarque et annonça qu'elle allait se chercher un croissant (croissant  1, pain au chocolat 0).

- Sérieux, on va devoir poireauter encore longtemps, comme ça, là !

Le Castiel avait parlé. Il ne manquait qu'un "nan mais oh, hein, quoi" pour qu'il marque tous les points au Bingo du gros beauf.

- Probablement le temps qu'elle dévalise la cuisine et soit malade pendant deux jours pour tout digérer. grinça d'un air moqueur la rouquine, qui se sentait de moins en moins patiente. Elle remarqua pourtant que le guitariste aux origines asiatiques ne put s'empêcher d'esquisser un sourire à l'évocation de leur soirée au restaurant.


Après de longues minutes à ronger les bords de la table pour Castiel et ses ongles pour Ana, Rosalya revint avec son croissant et décida qu'il était plus judicieux de mettre des miettes partout en le mangeant sur le chemin plutôt que dans le seul endroit prévu pour ça.
Ana se retint d'expliquer deux trois petites choses sur la manière dont un hôpital se devait de rester propre et que faire tomber des miettes de cette saloperie grasse au beurre qu'elle avait entre les mains était tout sauf hygiénique, mais elle se tut, uniquement dans l'espoir que ça les ferait peut-être avancer un peu plus vite jusqu'au chanteur.
A nouveau, ils passèrent devant l'accueil et se prirent une volée de remarques, dont la moitié étant à propos des miettes de croissant. Et ils réussirent à atteindre -par elle ne savait quel miracle- l'ascenseur en un seul morceau. Celui-ci s'arrêta à tous les étages avant de finalement les déposer au service de Neuropédiatrie.

- Oh… Vous êtes tous venus pour mon Lysandre ? Comme c'est adorable…

La petite voix chevrotante qui attira l'attention d'Ana se trouvait appartenir à la mère de Lysandre, une dénommée Josiane, qui était si petite que la rouquine dut baisser la tête vers le plancher pour croiser son regard humide. Elle était proportionnellement aussi frêle, tremblante et âgée que ses deux fils étaient grands, beaux et jeunes. Un instant, Ana se demanda si Leigh et Lysandre n'étaient pas deux Kryptoniens tombés du ciel dans des vaisseaux spatiaux et recueillis par des fermiers sans enfants.
(n.d.a : matez-moi cette merveille illustrée par phy-be [MCL] supercuties)

- Les médecins ont dit de ne pas le brusquer. Leigh venait de répondre à une question de sa petite amie, qui s'était jetée dans ses bras avec passion, une traînée de pétales de roses la suivant. Le médecin est encore dans la chambre, il vous expliquera mieux que moi.

Ana et Castiel échangèrent un regard et saluèrent le petit groupe, prenant cette dernière phrase comme une invitation à enfin retrouver leur ami. Cependant, un autre élément perturbateur les arrêta au moment de pénétrer à l'intérieur. Le fameux médecin venait d'ouvrir la porte et de sortir, se retrouvant nez à nez avec eux.

- Oh, Lysandre est apprécié à ce que je vois. ajouta-t-il, avec le même sourire horripilant au bord des lèvres, le sourire de quelqu'un qui a plutôt intérêt à donner des indications correctes la prochaine fois. Vous pouvez entrer, mais pas plus de deux à la fois.

Castiel grommela quelque chose d'insolent et d'inutile et Ana fit diversion lorsque le médecin sembla prêt à lancer un duel de regards. Visiblement tout le monde dans cet hôpital semblaient vouloir se friter à la moindre remarque, constata-t-elle. Le spécialiste leur conseilla par ailleurs de ne pas assommer leur ami d'informations trop importantes. D'y aller en douceur pour l'aider dans l'acceptation de l'amnésie, quand bien même il la décrive comme passagère et "modérée".


Finalement, moment fatidique, les deux rouquins passèrent la porte en même temps et se cognèrent assez brutalement, l'encadrement ne permettant pas à leurs carrures respectives, le sac à dos et le bouquet de fleurs de passer sans encombre.
Ils se fusillèrent mutuellement du regard mais furent bien vite interrompus par la voix fatiguée de celui qu'ils avaient cherché toute la matinée.

- Castiel, Ana…

Gros soupir de soulagement de la part des deux rouquins, au moins il avait l'air de se souvenir d'eux. D'un même homme, ils se rendirent à son chevet, tous deux biens plus angoissés qu'on ne les aurait jamais pensés, arborant des expressions toutefois soulagées de le voir éveillé. Cependant, ils ne purent passer à côté des ecchymoses sur son visage, des bandages autour de sa tête, sa main et son poignet ainsi que son œil droit qui était tout de même bien tuméfié.

- Eh… commença Castiel.

- Hey… continua Ana.

- Tu nous as faire peur… poursuivit Castiel.

- La prochaine fois que tu traverses sans regarder… couina Ana.

- …On te donnera une bonne raison de te retrouver à l'hosto. renifla Castiel.

Lysandre leur répondit d'un sourire un peu ailleurs, il braqua son regard vairon sur son meilleur ami et le sermonna presque en lui disant d'aller se reposer, ce dernier essuya vivement ses yeux et lui gronda que c'était plutôt à lui qu'il devrait dire ça.
Il s'approcha avec un air bien plus lumineux qu'auparavant et donna une très légère tape sur l'épaule de son ami qui semblait se remettre doucement de son choc. Une démonstration en soi assez banale de ce qu'on appelait communément la bromance.
Ana soupçonna par ailleurs Lysandre d'être sous une dose assez chargée de morphine vu le sourire très niais qu'il se mit à lui dédier, elle lui sourit doucement en retour et déposa son sac à dos au sol pour venir présenter le bouquet au musicien, faisant de son mieux pour détendre l'atmosphère.

- Tadaam ! Pour égayer ta chambre. Castiel trouvait ça stupide de t'offrir des lys blancs, mais j'crois que tu nous pardonneras pour cette fois.

S'apprêtant à lui proposer de partir à la recherche d'un vase, elle fut surprise par le sourire de tendresse pure que lui offrit le jeune homme. Un frisson lui parcourut l'échine quand ce dernier déposa sa main sur son poignet avant de lui murmurer d'une voix rauque que sa présence à ses côtés était la seule chose qu'il désirait réellement (smooth Lys, real smooth).
Assez surprise par le ton utilisé par le chanteur, surtout en présence de Castiel, qui était, quand bien même ils n'aient pas eu le temps ni le réel besoin de mettre au courant leurs proches de leur relation, son petit ami.

-Euh… Je… J'vais aller voir pour mettre ton bouquet dans un vase. J'reviens…

Elle jeta un coup d'œil en coin à Castiel qui arborait un léger sourire tout en observant son meilleur ami, s'approchant de lui, elle lui donna un coup de coude et désigna Lysandre de la tête, comme pour essayer de lui faire passer le message. Mais elle se retrouva confrontée à une réponse assez désobligeante. Même venant de lui.

- T'voulais pas chercher un vase ? Fut ce que son cher et tendre lui répondit.

- Si. Comme tu es perspicace. siffla-t-elle entre ses crocs serrés, avant d'ajouter qu'elle n'en aura que pour quelques instants. Sentant le poids du regard de Lysandre sur elle tandis qu'elle quittait la pièce, dans sa nuque, le long de son dos, elle referma vivement la porte derrière elle et resta hébétée de longs instants dans le couloir.

Elle se doutait plus ou moins que Lysandre avait des sentiments naissants pour elle, récemment ils s'étaient énormément rapprochés. Plus particulièrement la veille, alors qu'ils s'étaient retrouvés seuls dans la salle de biologie de leur lycée et que les lèvres du chanteur s'étaient approchées dangereusement des siennes. Mais ce dernier était tout aussi conscient qu'elle et Castiel… son meilleur ami… 

Secouant la tête, elle se mit en quête de trouver un vase, ce qu'un infirmier lui donna avec plaisir après lui avoir fait remarquer que c'était rare de voir ces fleurs et que d'ordinaire les roses blanches ou les tulipes étaient les plus envoyées. Curieuse, elle blêmit brutalement lorsque le jeune homme lui expliqua d'un air amusé que les lys blancs étaient certes considérés comme un symbole de pureté et de beauté, mais aussi et surtout, de mort. Ces fleurs étant, tout comme les chrysanthèmes ou les pensées, déposées sur les tombes des défunts.

Déglutissant, une goutte de sueur lui glissant le long du cou, elle se fit bien vite rassurer par l'homme qui lui assura que peu de gens prêtaient attention à ce fait et que le bouquet était vraiment joli. Sentant très bien au ton de sa voix qu'il ne s'agissait que d'une manière de dédramatiser, elle posa son regard sur les pétales blancs, les trouvant tout de suite moins doux et agréables à regarder.

Elle ne l'écouta qu'à moitié lorsqu'il lui apprit que les fleurs et plantes avaient toujours eu cet effet positif sur le moral et l'équilibre psychologique des patients, en premier parce que c'était toujours plaisant de recevoir un bouquet et en second pour leurs capacités à réguler la qualité de l'air et du son.
Elle tiqua cependant légèrement lorsqu'il ajouta pour lui-même que c'était tout de même mieux que Lysandre soit dans une chambre à une place, puisque certaines personnes pouvaient être incommodées par l'odeur des lys. Se mordant la lèvre à l'idée d'avoir gaffé en beauté, elle fut rassurée par le sourire encourageant du soignant qui s'exclama qu'après tout, pour un patient aussi particulier, un bouquet banal n'aurait pas suffi.

- Oui, il est unique en son genre. murmura-t-elle dans un soupir confus tandis qu'elle coupait le bout des tiges et qu'elle retirait les feuilles en trop dans un coin de l'hôpital où elle ne risquait pas de salir quoique ce soit.

Satisfaite de l'arrangement du bouquet, elle finit par agripper les bords du lavabo dans lequel elle s'était affairée et ferma les yeux quelques instants, ressentant comme une brûlure invisible à l'endroit où les doigts -étonnamment chauds et doux pour quelqu'un qui sortait d'un accident de la route- du victorien l'avaient touché.
Cette sensation était assez familière en réalité, elle l'avait déjà ressenti à plusieurs reprises, dans la neige, à hurler de rire après avoir réussi à faire mordre la poudreuse au grand victorien et l'avoir vu se redresser avec une houppette mi-blanche mi-noire sur la tête.
Sur son rebord de fenêtre à sourire doucement aux messages envoyés par le jeune homme en pleine nuit, la plupart du temps pour lui faire partager ses illuminations poétiques et autres paroles de chanson.
Et ce jour-là, dans cette salle vide baignant dans la lumière étincelante du zénith. La chaleur qui réchauffait son être tout entier fut bien vite assombrie par une horrible culpabilité. Pour restituer le contexte, elle était bien en train de rêver au meilleur ami de son copain.
Ce début de triangle amoureux qui prenait place autour d'elle ne lui plaisait absolument pas, c'était beaucoup trop d'informations à avaler.

Surtout qu'elle n'avait aucune idée de ce dont Lysandre se souvenait ou pas, son amnésie lui paraissait être d'ordre psychogène ou peut-être rétrograde… Mais elle n'était absolument pas médecin.
Elle se jura d'avoir une conversation plus poussée avec le professionnel en charge de son ami pour en tirer le fin mot de l'histoire. Elle ne savait pas ce qu'il en était pour la famille de l'étudiant, mais elle, ne se satisferait pas de : "pas brusquer lui, lui perdu mémoire".

Qui plus est, elle désirait savoir ce que les médecins l'ayant ausculté avaient décidé pour la poursuite du traitement, espérant sincèrement qu'il n'y avait rien d'alarmant qui nécessiterait d'orienter le blessé vers un service spécialisé pour prise en charge d'une lésion cérébrale.

Toutefois le fait qu'il n'ait pas perdu connaissance et qu'il reconnaissait la plupart des personnes de son entourage était plus ou moins une bonne nouvelle. Croisant les doigts, elle finit par soulever le vase après avoir retiré une fleur particulièrement abîmée. Se refusant à la jeter, elle la glissa dans un mouchoir puis dans une de ses poches (oui, bon d'accord, elle faisait un herbier, c'était pas très punk-rock, mais tant pis) avant de rejoindre la chambre.

Mal à l'aise face au regard beaucoup trop… intense (et le mot était faible) que lui dédia le chanteur à son retour, elle s'empressa d'aller déposer les fleurs sur la petite table non loin de lui, suffisamment dans la lumière sans risquer qu'elles ne se fassent cramer par les rayons du soleil.
 Jetant des coups d'œil appuyés à son petit ami pour lui faire réaliser la situation, ce dernier n'eut visiblement pas l'air de comprendre son langage corporel, puisqu'il haussa tout simplement les sourcils en mimant un "quoi, qu'est-ce que t'as?" du bout des lèvres.

Roulant des yeux dans ses orbites -au point qu'elle crut voir son cervelet l'espace d'un instant- la rouquine dut bien vite se rendre à l'évidence, Castiel était totalement inutile. Le suspectant de s'être administré de la morphine en douce, vu l'expression béate qu'il arborait lui aussi, elle dut se résigner à s'assoir sur le rebord du lit en silence et faire comme si de rien n'était. Histoire de ne pas "trop secouer" le malade.

- Du coup Lys, je me demandais, mais si c'est trop lourd pour toi, te force pas, mais… on nous a dit que ta mémoire…

- Tu veux savoir ce dont je me souviens ?

- Oui, ça m'intrigue, j't'avoue qu'en entrant j'ai eu peur un instant que tu nous ais oublié.

Le jeune homme aux yeux vairons se mit à rire franchement cette fois-ci et à nouveau, il fit résonner sa voix douce et profonde dans la petite pièce (qui au final n'était pas si petite que ça).
Aux paroles de Lysandre, Ana remarqua que cette fois-ci que Castiel s'était brusquement redressé, comme si tout d'un coup son corps s'était statufié.

- Comment aurais-je pu t'oublier…? avait susurré Lysandre, son visage tuméfié était illuminé par un sourire plus que sincère, la rouquine s'attendit presque à voir un rayon de lumière divine émerger du plafond. Lysandre posa alors sans la moindre hésitation sa main sur celle de la jeune femme.

Ce qui fit gronder Castiel. Ce qui provoqua la surprise du chanteur qui haussa à sourcil face au bruit sourd que la bête sauvage rouge avait émis. Et Ana était au milieu. Paumée.

Au moins, Castiel semblait avoir émergé de son brouillard mental. Elle lui jeta un regard appuyé pour lui faire comprendre que c'était bien de ça dont elle lui parlait. Doucement, elle tapota sur le dos de la main de Lysandre et se redressa en essayant de rester la plus naturelle possible.

- Faut vraiment que j'ai une conversation avec ton médecin, Lys'… Cast' et toi, vous n'avez qu'à parler de votre groupe, ça m'a l'air d'être le sujet le moins susceptible de te faire avaler de travers des… informations trop… "importantes" ? Conclue-t-elle tout en braquant son regard clair dans les prunelles grises du franco-chinois, uniquement pour lui faire imprimer de ne pas s'aventurer sur une pente trop dangereuse en matière de sujet de discussion.

Elle dut faire face à une petite moue dépitée de la part du chanteur lorsque celui-ci comprit qu'elle s'apprêtait à ressortir.

- Je reviens vite…

Sans se faire prier d'avantage, elle ressortit beaucoup plus vite qu'à son arrivée et s'installa là où quelques heures plus tôt, d'autres patients venaient prendre l'air devant l'entrée principale.




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La suite : [FANFIC] Chapitre 3

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Comments4
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phy-be's avatar
• Pauvre bouquet sans défense :'(
• En vrai je peux pas juger Rosalya non plus vu que 80% du temps, quand je me maquilles, c'est parce que je suis triste, pour chasser le blues avec du glam
(aussi parce que quand tu réussis enfin à faire ce putain de winged eye liner, pour rien au monde tu verses une larme de la journée, waterproof be damned)
• "comment veux-tu qu'il aille" Castiel you sassy little shit
• le couple de sass masters unis contre Rosa Su. J'adore.
• Le mot chocolatine devrait être banni de la langue française.
• J'ai ri à nouveau au passage sur la perruque. Alexxxxxx. I miss youuu.
• l'insulte "Fils de rat" m'a trop fait rire hahaha
• Hallelujah! Du lexique médical utilisé judicieusement! Je t'aime Ana (et t'inquiète moi non plus je ne sais pas dire d'une traite désorientation spatio-temporelle)
• La phrase "bingo du gros boeuf" (copier coller sur l'appli mobile c'est la galère) est juste un bijou.
• Rosalya et son putain de croissant. Tu penserais que ses cheveux serviraient au moins de ramasse miette.
• IL SE SOUVIENT D'ELLE. YAYYYYYY.
• Oh non trop cute Lysandre my child you're killing me. The cutest and the smoothest.
(En vrai les Lys blancs ça sent hyper fort)
(Donc un bouquet dans une petite chambre)
(Chino va annoncer dans le prochain ep que Lysandre est mort asphyxié à cause des fleurs de Su)
(Et il sera ramené à la vie en tant que mi ange mi démon pour prévenir Su qu'elle est l'élue de l'Apocalypse et la réincarnations d'une prétresse antique)
(Je le prédis dors et déjà)
• I ship the OT3 Ana Lys Castiel bybye
• Un herbier awww. J'adore les herbiers mais ça marchait jamais pour moi.
• Lys your romancing skills are lit but this is heavily awkward halp

En conclusion: THIS IS SO GOOD BABY. YOUR STYYYLE. Tu écris juste hyper bien, jonglant entre humour et feels dans un équilibre parfaitement dosé. Aussi les dessins sont magnifiques. J'ai hâte de lire la suite et suis tellement contente que tu aies écrit cette fix-it fic. ILY.